Comment choisir sa manille ?
Pour choisir une manille, il faut regarder quelques chiffres :
En plus des nervures, votre manille doit également offrir une bonne résistance. Il faut regarder la charge de travail (ou rupture) ainsi que la résistance à la corrosion (type d'acier ou d'inox utilisé). Les catalogues de raccords indiquent souvent la charge de travail et la charge de rupture. A la charge de rupture, la manille casse. Il vous appartient de rester dans les indications de charge de travail.
Pour une manille en acier inoxydable, vous avez le choix entre 3 nuances d'acier. En marine, l'inox standard utilisé pour la manille inox est le 316L. Il offre le bon compromis entre résistance à la charge et résistance à la corrosion. Les manilles en acier inoxydable HR (High Strength) sont fabriquées en acier inoxydable 17,4 PH qui a une résistance mécanique plus élevée. Cet alliage contient une petite quantité de carbone (0,07%) qui augmente la résistance, mais réduit également légèrement la protection contre la rouille.
La manille en titane est à sélectionner lorsqu'un gain de poids est indispensable.
Il existe trois façons de fabriquer une manille en acier inoxydable (cela vaut également pour les autres ferrures) :
Le moulage, également appelé microfusion, consiste à chauffer le métal pour le rendre liquide (fusion) et à le couler dans un moule à la forme de la pièce à réaliser. Avec cette technique peu coûteuse, la structure des pièces est formée de manière aléatoire ou hétérogène. Des bulles de gaz peuvent s'incruster dans le métal, le rendant moins solide.
Le forgeage permet de concevoir des pièces résistantes en déformant le métal chauffé. Le métal est pressurisé entre deux matrices qui creusent la forme de la pièce à obtenir. Cette technique permet d'homogénéiser la structure métallique, conférant à la pièce résistance et propriétés élastiques.
Avec l'usinage, un produit est façonné par enlèvement de matière. La structure du métal est localement fragilisée.
Les amateurs de produits high-tech opteront pour des manilles en titane. La construction en titane (Ti) permet d'économiser jusqu'à 45 % de poids par rapport à une manille en acier inoxydable 316L conventionnelle.
Par exemple, la manille droite de 6 mm pèse 22 g en inox 316L et 14 g en titane. De plus, la charge de travail est meilleure pour le titane (680 kg contre 600 kg pour l'inox).
Cette différence est encore plus prononcée sur un diamètre plus important. Ainsi la manille droite de 8 mm travaille à 1 000 kg en inox et 1 440 kg en titane (+44%) avec un poids qui passe de 55 g pour l'inox à 34 g pour le titane.
Mais ce choix a un coût. Le titane vaut une fortune, alors ne nous le cachons pas. Mais si le gain de poids en tête de mât permet d'alléger le bateau de plusieurs kilos au niveau de la quille : le prix s'oublie, et la performance reste...
L'arrivée de la fibre Dyneema a révolutionné le matelotage. Insensible aux UV, aux hydrocarbures, au ragage, le Dyneema est particulièrement adapté à toutes les connexions embarquées. Très résistante et inélastique, cette fibre remplace l'inox sans rougir.
Le tressage à âme creuse rend le matelotage facile et accessible sans aucune compétence particulière. Pour preuve, le kit Cousin, qui se compose de 10 m de Dyneema et d'une aiguille creuse permettant de réaliser jusqu'à 10 manilles textiles, avec la notice fournie dans l'emballage.
Avec une résistance supérieure et d'énormes économies de poids, la manille textile peut remplacer presque n'importe quelle manille en acier inoxydable. Il est particulièrement apprécié sur les voiles pour éviter de voir des pièces métalliques fouettées par le vent lors de la fabrication de la voile.
François-Xavier Ricardou Plus d'articles sur les chaînes :